La batterie d’artillerie de marine Graff Spee, encore appelée batterie de Kéringar, a été édifiée par l’armée Allemande sur les communes de Plougonvelin et Le Conquet.
Il s’agissait à l’époque de la plus importante position d’artillerie côtière du Finistère.
Ses 4 canons de 280mm d’une portée de plus de 30 kilomètres, avaient pour but d’interdire à tout navire allié de s’approcher de la rade de Brest.
Cet ensemble de 5 niveaux avec casernements, kiosques et postes de télémétrie offre une vue imprenable sur l’atlantique. De la presqu’ïle de Crozon à Ouessant en passant par l’île de Sein, rien ne pouvait lui échapper.
Le site était défendu par un réseau de tranchées et tobrouks (nids de mitrailleuses), ainsi que par une batterie anti aérienne et un projecteur.
Le blockhaus abritant aujourd’hui le musée est situé entre les emplacements d’artillerie et la mer, à quelques centaines de mètres de la pointe Saint Mathieu.
Durant la guerre, il servait de poste de direction de tir et de commandement pour l’ensemble de la batterie.
A la fin de la guerre, face à l’avancée américaine, la batterie tourna ses canons vers Brest afin de ralentir les libérateurs, mais en vain.
Terré dans le poste de direction de tir, le lieutenant colonel Fürst se rendit après d’intenses combats le 9 septembre aux colonel Rudder du 2nd Ranger et Faucher des FFI.
Cette reddition précipita la chute de Brest, libérée le 18 septembre 1944.
Après la guerre, le site resta propriété de l’armée française, qui l’utilisa des années 70 au début des années 2000, notamment pour des essais radars.
Acquis par la commune de Plougonvelin, il est loué à Aurélien et Clément Coquil depuis janvier 2016, qui ont entrepris sa restauration, et y ont installé Musée Mémoires 39-45.